Page:Leblanc - Une femme, 1893.djvu/282

Cette page a été validée par deux contributeurs.

XII

Cette succession d’intrigues et les soins que Lucie prenait pour les dissimuler, donnèrent à sa vie une intensité fiévreuse.

Des abattements de femme jadis la clouaient à la maison, en cheveux, à peine débarbouillée, attifée de quelque vieux peignoir graisseux et déchiré. Elle ne se les toléra plus. Pas une minute n’était gaspillée. Entre deux rendez-vous elle allait gentiment tenir compagnie à Robert, le taquinait, lui retirait sa plume de la main, bouleversait son bureau, vidait les tiroirs et les casiers, feuilletait les gros livres à encoignures de cuivre.

— Je suis certaine que tu caches des lettres de femme. Oh ! tu sais, si je te pince, j’en fais autant.

Il souriait de son air bon :