XI
Lucie fut définitivement guérie des grandes amours. La fuite de M. de Sernaves et de Pierre, les avanies dont l’avaient flagellée Mme Berchon, les Bouju-Gavart et surtout Armand Boutron, la désabusèrent des sentiments nobles, réels ou simulés. Trop de douleur punit ces échappées généreuses vers l’idéal.
Elle rentra dans la bonne voie, celle de sa nature, réfractaire à tout attachement sérieux. De brèves fantaisies la guidèrent. Elle y trouvait d’ailleurs son compte en jouissance et en sécurité. Les atteintes à sa réputation provenaient toujours des inconséquences commises en des heures d’égarement. Ses caprices, du moins, lui laissèrent la tête libre.
Puis un mobile supérieur déterminait ces perpétuels changements : la nécessité d’exhiber son corps à de nombreuses admirations. Elle ne