— Et tu te figures, proféra-t-il, que j’accepterai les cadeaux de tes amants ! Dieu merci, je n’en suis pas là !
— En tous cas, garde-les-moi, je ne sais où les cacher.
Elle les laissa. Pierre les vendit. Vendues, elle les regretta, ses pauvres boucles d’oreille. C’est vrai, on s’attache aux choses ! mais, stoïquement, elle se taisait.
— Au moins, qu’il ne sache jamais ce qu’il m’en a coûté. Il en serait si malheureux.
Avide de dévouement, elle se demanda ce qu’elle pourrait désormais immoler à son amour. Il fallait un acte de générosité supérieur à tous les précédents. Elle offrit à Pierre sa bague de fiançailles, une émeraude magnifique, entourée de diamants.
Après l’indispensable scène de refus et d’insultes, il empocha l’écrin. Une dette de jeu l’y forçait.
Cette fois Lucie eut un véritable désespoir. Elle aimait tant sa bague ! Ce fut au milieu d’un déluge de larmes qu’elle raconta devant son mari et sa mère la perte du bijou.
— Je ne sais ni quand, ni comment… elle a disparu… J’ai mis la maison… à l’envers… impossible.
Elle suffoquait. Elle assista aux recherches méthodiques que Robert entreprit, fouilla les