ses liaisons ne lui faisait honneur. Et comme parrain insistait, elle éprouva le besoin invincible de se hausser à ses yeux. Elle chercha. Un nom s’offrit à elle, celui d’un noble qu’elle avait distingué au bal. Il vivait moitié dans son château, moitié à Paris. On le disait homme à bonnes fortunes. Elle se rappela ses jolies moustaches. Certes cette conquête lui vaudrait du prestige. Elle déclara :
— Le comte de Saint-Leu.
Il rit, flairant une vantardise.
— Le comte de Saint-Leu ! Allons donc, tu ne l’as jamais vu.
Elle fut vexée, non d’être devinée, mais du doute qu’il semblait émettre sur l’étendue de sa séduction. Et elle précisa :
— Il m’a fait danser au bal des Lefresne. Le lendemain, il s’installait à Rouen. Dans la rue, il ne me quittait pas. Puis, une fois, il s’est emparé de mon bras, m’a poussée en voiture et m’a menée au restaurant.
— À quelle époque ?
Elle dit au hasard :
— Le trente janvier dernier.
— Combien cela dura-t-il ?
Elle calcula sur ses doigts :
— Un, deux, trois, quatre, cinq… cinq mois.
— Et tu l’as aimé ?
Elle scanda d’une voix solennelle :