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vrait. Un homme sautait sur la terrasse avec des exclamations courroucées :

« Veux-tu bien rentrer !

— Laissez-vous glisser », ordonna Velmont, les mains tendues vers elle.

Sans hésiter, Patricia enjamba la balustrade et se jeta dans ces bras forts qui, une seconde, l’étreignirent passionnément avant de la déposer sur le sol.

« Maman ! Maman chérie ! » balbutiait Rodolphe, en se précipitant vers sa mère.

D’en haut, Maffiano, fou de rage, menaçait. Il enjamba à son tour.

« Veux-tu te taire, Maffiano, tu cries comme un putois ! ricanait Horace. Mais au fait, tu m’offres un point de mire admirable, mon garçon ! Quel arrière-train, mazette ! À droite et à gauche pour faire pendant ! »

Il avait pris dans son auto le fusil silencieux. Il tira deux fois, au moment où Maffiano tournant le dos et suspendu par les mains à la balustrade allait sauter. Touché de chaque côté, Maffiano dégringola dans la rue.

« Au secours, à l’assassin ! hurlait-il.

— Mais non ! Ça cuit un peu mais ça ne tue pas. Je m’en voudrais de te voler à Monsieur de Paris ! » jeta Horace en manière d’adieu.

La voiture tournait alors au coin de la rue de La Baume.

À deux heures du matin, après échange de mots de passe, elle pénétrait dans la cour illuminée de Maison-Rouge. Les vingt gardes commandés par Victoire saluèrent les arrivants de leurs acclamations. Les chiens gambadaient joyeusement autour d’eux. Horace conduisit la jeune femme et l’enfant dans une chambre toute fleurie.