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Debout, près de la glace, tête nue, le prince Rodolphe dirigeait :

« À droite !… À gauche !… Droit devant nous ! Marchez donc, sacrebleu ! Maman attend.

— Quelle rue ?

— Rue de La Baume, parallèle au boulevard Haussmann. »

L’auto filait en trombe. Horace n’avait jamais conduit si vite. Il faisait des tours de force. Bien souvent, depuis, il devait s’étonner de n’avoir pas accroché, capoté ou monté sur les trottoirs.

Mais l’image de Patricia menacée des brutalités de Maffiano et les encouragements du petit le rendaient fou ; il accéléra encore sa vitesse.

« À droite ! cria l’enfant, imperturbable. À droite ! la rue de La Baume est la première à gauche… Halte ! Appelez maintenant. Appelez avec la sirène… Bien ! Encore ! »

Horace voyait un petit hôtel particulier avec un rez-de-chaussée très bas. Devant les fenêtres de l’entresol, une terrasse. Aux appels de la sirène, une des fenêtres de l’entresol s’ouvrit, une femme accourut sur la terrasse jusqu’à la balustrade de pierre et se pencha, scrutant l’ombre.

« C’est toi, Rodolphe ?

— C’est moi, Velmont ! »

Horace était descendu de l’auto. Il avait reconnu Patricia.

« Ah ! tout va bien ! s’exclama-t-elle. »

Mais elle se retourna. Une autre fenêtre s’ou-