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La voix flûtée reprit, en hâte :

« Monsieur Rodolphe, le fils de madame Patricia.

— Ah ! bon… Et qu’y a-t-il pour votre service, monsieur Rodolphe ?

— Ma mère trouve la situation très grave, et elle désire une entrevue entre vous et moi pour que nous avisions.

— Excellente idée, dit Horace, nous aviserons, monsieur Rodolphe. Votre heure est la mienne. Choisissez. Et dites-moi en quel endroit, acheva-t-il, entrevoyant un moyen d’action.

— Eh bien, voulez-vous qu’on se voie… »

La phrase fut coupée net. Horace eut un geste furieux, se leva et suivit le fil qui amenait le courant dans la salle à manger où se trouvait l’appareil téléphonique. Il fut ainsi conduit dans l’office voisin. Tout de suite, son examen le renseigna. Le fil avait été coupé juste avant l’endroit où il s’engageait dans l’escalier du sous-sol. Les deux extrémités pendaient.

Donc quelqu’un, posté dans l’office, avait écouté la communication et l’avait interrompue au moment où, devenant intéressante pour Horace, elle devenait dangereuse pour l’adversaire. Qui était cet adversaire invisible ? Et au profit de qui agissait-il ?

Horace Velmont n’eut aucune hésitation : il connaissait son ennemi… Et, depuis deux jours,