Patricia pâlit et sursauta, une terreur dans les yeux.
« Que voulez-vous dire ? Je l’ai encore vu ce matin !
— Oui, à Giverny, n’est-ce pas, près de Vernon, chez une brave femme, la mère Vavasseur. Retournez là-bas, Patricia, vous n’y trouverez ni enfant, ni mère Vavasseur. La brave femme me l’a amené cet après-midi. »
Le visage de Patricia se décomposait.
« Vous êtes un lâche ! Un misérable !… Cet enfant est délicat, il a besoin de soins attentifs !
— Il en aura, des soins, je vous le jure. Je serai une mère pour lui, répondit Maffiano, avec une sinistre raillerie.
— Je préviendrai la police ! cria Patricia affolée.
— J’ai pleins pouvoirs du père, d’Allermy junior. La justice me félicitera de rendre un fils à son père ! plaisanta Maffiano. »
La rude main de Velmont lui broya l’épaule.
« Avant la justice, il y a la police, qui t’arrêtera et te demandera des comptes…
— La police est loin, dit le bandit.
— Pas tant que tu crois ! J’ai fait téléphoner à Police-Secours. Leur voiture sera là dans cinq minutes. Tiens, écoute… des bruits de trompe d’auto… Ils arrivent… Tu vois la situation, Maffiano ? C’est le cabriolet de fer à tes poignets… le dépôt… les assises… la guillotine…
— Et l’arrestation d’Arsène Lupin !
— Tu es fou, Arsène Lupin est intangible pour la police ! »
Le bandit réfléchit une seconde.
« Alors, qu’est-ce que tu m’offres ? demanda-t-il…
— Dis où est l’enfant, et je te laisse le passage libre pour t’échapper par l’issue secrète numéro deux, celle-ci. Dépêche-toi. Les autos sont devant la maison. Où est l’enfant ?
— Que Patricia m’accompagne. Nous arrangerons cette affaire, elle et moi. Elle connaît mes conditions, qu’elle se rende d’abord, aussitôt après je lui rendrai son fils.
— J’aime mieux mourir, déclara sourdement Patricia. »
Le bruit d’une sonnette retentit au rez-de-chaussée, Velmont s’exclama :
« Les voici ! »
Il posa le doigt sur une saillie de la boiserie.