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pour avertir Victoire. Mais la vieille nourrice ne se présenta pas sur le perron quand ils y parvinrent.

Velmont fronça le sourcil.

« C’est bizarre, dit-il, alarmé. Comment se fait-il que Victoire n’allume pas le vestibule, ne se montre pas ? Jamais elle ne s’endort quand je suis absent. »

Il alluma, et tout de suite se baissa vers le tapis de l’escalier.

« Il est venu des gens, voici leurs traces ! Montons, voulez-vous ? »

En hâte, suivi de Patricia, il gravit l’escalier jusqu’au second et ouvrit une porte. Dans une chambre à coucher, Victoire était étendue sur le divan, bâillonnée et ligotée, un bandeau sur les yeux.

Il se jeta sur elle et avec l’aide de Patricia la délivra. Victoire était évanouie, mais rapidement elle revint à elle.

« Rien ? Pas de blessure ? » lui demanda Velmont.

La brave femme se tâtait.

« Non, rien…

— Que s’est-il passé ? On t’a assaillie. Les as-tu vus ? Par où sont-ils venus ?

— Par l’issue de la salle à manger, je suppose. J’étais ici, assoupie. La porte s’est ouverte. On m’a jeté quelque chose sur la tête… »

Horace déjà se précipitait vers le rez-de-chaussée. À l’autre bout d’une grande pièce, il y avait un office, et dans un placard de cet office débouchait un escalier, lequel s’enfonçait sous terre jusqu’à une porte qui commandait un tunnel pratiqué sous la cour. Cette porte était ouverte[1].

  1. Voir « Victor de la Brigade mondaine. »