Page:Leblanc - Les Milliards d'Arsène Lupin, paru dans L'Auto, 1939.djvu/64

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Je l’ignore. Je vois plutôt là un mot générique qui fait bon effet et qui, à mon sens, désigne l’esprit du mal sous toutes ses formes. Il y a une Maffia mondiale, à laquelle se rattachent plus ou moins toutes les bandes éparses dans les différents pays et qui constituent ainsi une formidable affiliation ayant pour but le vol et le meurtre. En tout cas, nous savons, nous, qu’il y a, à New York, un noyau d’organisation, un centre d’action qui rayonne jusqu’en Europe et qui fut l’œuvre de Mac Allermy et de Frédéric Fildes qui en ignoraient les dessous criminels et voulaient en faire une force bienfaisante. D’après mes renseignements, ce centre d’action se dédouble en deux groupes : les militants, les agents d’exécution à la tête desquels opère le Sicilien Maffiano, et un comité de contrôle et de comptabilité, en quelque sorte un conseil d’administration créé par les deux amis, qui recueille les cotisations, et surtout répartit les bénéfices. En général, dans ces espèces d’affiliation, les règlements sont fort sévères et les répartitions d’une régularité absolument scrupuleuse. À chacun sa part, suivant son grade et son numéro d’ordre dans la hiérarchie. Cela se passait ainsi autrefois dans les associations de flibustiers. Pour tout manquement aux lois de la probité, pour toute défaillance, une seule punition : la mort. Et jamais le coupable n’échappe. Pas de cachette sûre pour lui, pas de déguisement qui le mette à l’abri. Un jour ou