Page:Leblanc - Les Milliards d'Arsène Lupin, paru dans L'Auto, 1939.djvu/53

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Et toi, beau ténébreux, toujours honnête ?

— Bien sûr, l’honnêteté est une de mes parures. Mais ce n’est pas ce que les femmes préfèrent en moi ; n’est-ce pas Marie-Thérèse ?

— Fat ! »

Elle avait légèrement rougi en haussant les épaules et lui, d’un ton plus sérieux, conclut :

« Surveille ton mari, Marie-Thérèse, crois-moi, surveille-le.

— Qu’y a-t-il donc ? balbutia-t-elle.

— Oh ! il ne s’agit pas de galanterie… Comment être infidèle à la belle Marie-Thérèse ! Il s’agit de choses plus sérieuses… Crois-moi, surveille-le. »

Horace, souriant et content de lui, s’éloigna vers les attractions du jardin.

Quelque temps parmi la foule il se promena. Il y avait beaucoup de jolies femmes. Il sourit à quelques-unes d’entre elles qu’il avait connues. En lui rendant son sourire, plusieurs rougirent légèrement et le suivirent des yeux. Il semblait décidé à s’amuser. Il fit un tour de chevaux de bois, puis s’approcha d’une baraque de lutteurs. Un vieil athlète en maillot rose et caleçon de peau de tigre venait de se casser le poignet en luttant contre un énorme professionnel fanfaron et brutal. Horace, le chapeau à la main, quêta pour le vieil athlète, puis entra dans la baraque, et bientôt reparut sur le ring en maillot lui aussi, ce qui permit d’apprécier l’harmonie de sa musculature onduleuse et souple. Il défia le lutteur colossal et, en deux reprises, le tomba, selon les meilleures méthodes japonaises. Le public, enthousiasmé, l’acclama, et quand il ressortit, en habit, de la baraque, l’entoura avec curiosité. Le sou-