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vage par la femme de chambre qui lui en ouvrit la porte à l’aide d’un passe-partout.

Patricia entra, referma la porte derrière elle, se trouva seule avec l’homme.

Il venait d’achever de dîner. Il se dressa, Patricia vit sa haute taille, sa large carrure, son visage massif et bestial qu’elle n’avait jusqu’alors fait que deviner dans l’ombre d’un palier ou d’un quai et que, pour le moment, la stupeur rendait presque comique.

Mais il se ressaisit vite et voulut railler.

« Patricia ! Non, c’est vous ! Quelle charmante surprise ! Comme c’est gentil de venir voir un vieil ami ! Asseyez-vous donc ! Voulez-vous des fruits, du café, des liqueurs ? Mais, d’abord, on ne s’embrasse pas ? »

Il fit un pas vers elle. Elle braqua sur lui son petit revolver :

« Restez tranquille, n’est-ce pas ! »

Il rit, mais s’arrêta :

« Alors, qu’y a-t-il pour votre service ?

— Rendez-moi le portefeuille de cuir fauve que vous avez volé après avoir tué M. Mac Allermy dans la boutique où vous êtes revenu après la réunion des « Onze », ordonna Patricia.

Il rit encore.

« Si j’ai jugé bon de tuer pour voler ce portefeuille, ce n’est pas pour le rendre, voyons ! Qu’en voulez-vous faire ?

— Continuer l’œuvre commencée par mon ancien directeur. Je suppose que tous les documents indispensables sont dans ce portefeuille ?…

— Certes. Et sans eux, impossible de rien faire !

— Donnez-les-moi. Vous êtes traqué par la