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Le lendemain, nouvelle intrusion, nouvelle fouille chez Patricia. Elle ne pouvait douter. Quelqu’un entrait chez elle en son absence. Qui, encore une fois, et dans quel but ? Dans l’espoir de se renseigner, elle se mêla à la vie du paquebot pour étudier les passagers. Elle déjeuna et dîna dans la salle à manger, se promena sur le pont, fréquenta les salons… écouta… regarda… Non, elle ne connaissait personne…

Cependant les fouilles continuaient chez elle. Patricia se plaignit au commandant, lequel avertit le commissaire du bord qui entreprit des recherches, fit établir une surveillance.

Surveillance et recherches vaines. Mais une enquête personnelle, l’indication donnée par des traces de pas sur la poudre de riz tombée d’une boîte sur le parquet, révélèrent à Patricia que l’intrus venait de la cabine voisine. Celle-ci était occupée par un passager nommé Andrews Forb. Andrews Forb ?… Cela n’apprenait rien à Patricia. Mais inquiète, en désarroi, elle crut que ce nom cachait la personnalité du Sauvage… Ou bien, qui sait ? celle de l’homme qui avait combattu le Sauvage sur le palier de Allo-Police… qui l’avait sauvée, elle, Patricia.

Comment savoir la vérité, puisque le passager voisin ne sortait jamais de sa cabine ?

Résolue à dissiper ce doute qui l’affolait, elle se fit accompagner par le commissaire pour une visite à cette cabine voisine. Celui-ci frappa à la porte, parlementa et enfin, usant de son autorité, introduisit Patricia.

Patricia regarda le passager mystérieux et s’exclama avec stupeur :

« Comment, c’est vous, Henry ?… »