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« Tu vois la lumière rouge… là-bas… C’est le Bar de l’Océan.

— J’y vais, dit Patricia. Suis-moi, je t’y attends. »

Elle s’enfuit, légère, si surexcitée par sa délivrance qu’elle ne sentait pas la fatigue. Du reste, une préoccupation majeure, à présent, la dominait. Les derniers mots du Sauvage l’avaient effrayée. À quelle autre moitié de la besogne avait-il fait allusion ? Quelle œuvre lui restait-il à accomplir ? Allait-il tuer quelqu’un ?

Elle se précipita vers la rue des tavernes, entra dans celle dont l’enseigne était rouge.

« Un café, un verre de brandy, commanda-t-elle au garçon du Bar de l’Océan. Où est le téléphone ? »

Le garçon la conduisit vers la cabine, où elle consulta l’annuaire.

Elle était perplexe. Réfléchissant vite, elle se dit : « Voyons… Qui avertir ? La police ? Non… Fildes d’abord… Il a dû rentrer chez lui… Et le danger est là. Oui… Frédéric Fildes… »

Elle tourna le disque d’un doigt fébrile, entendit qu’on décrochait là-bas.

« Allo… Allo… » fit-elle d’une voix que l’émotion rendait rauque.

Hésitante, inquiète, la voix de Fildes répondit :