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pour lui demander l’adresse du plus proche bureau de police…

Mais, tout de suite, elle se reprit. Avait-elle le droit d’intervenir dans une entreprise dont elle ignorait tout et dont les dangers n’existaient peut-être pas ? Mac Allermy avait agi en toute connaissance de cause en organisant cette réunion. S’il courait des risques, il les avait librement acceptés. Sous quel prétexte, dans ces conditions, Patricia se mêlerait-elle de déranger ses plans en faisant intervenir une police indiscrète ? Ne serait-ce pas susciter peut-être des périls réels pour détourner des périls imaginaires ?

La jeune femme attendit sans se montrer ni bouger. Les minutes passèrent… une heure… deux heures… enfin, la porte du rideau de fer fut tirée. Trois hommes, quatre, cinq apparurent. Il en sortit dix qui se dispersèrent sous les yeux avides de Patricia, toujours soigneusement cachée. Elle vit l’homme au cache-nez, crut reconnaître Frédéric Fildes, mais ne distingua pas James Mac Allermy.

Patricia attendit un moment encore… Soudain, elle vit reparaître l’homme au cache-nez. Il revenait sur ses pas vers la boutique. Comme précédemment, il y frappa et s’engouffra dans la porte basse qui lui fut ouverte.

Quatre à cinq minutes s’écoulèrent, pas davantage, et l’homme au cache-nez reparut, se glissant hors de la petite porte. Il tenait à la main le portefeuille en cuir fauve de Mac Allermy. Il s’éloigna en hâte.

L’incident fut suspect aux yeux de Patricia. Pourquoi cet homme emportait-il le précieux portefeuille où était enfermé le secret de l’importante affaire ? La jeune femme se demanda si elle attendrait de voir sortir à son tour Mac Allermy ou si elle s’attacherait aux pas de l’homme au cache-nez. Sans trop réfléchir, elle se décida soudain à suivre l’homme. En quelques pas rapides, elle fut sur sa trace. L’homme marchait