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Furieux de leur échec, attirés par l’appât tout-puissant des millions à prendre, les gangsters étaient revenus par les couloirs secrets, et des bras armés se tendaient à travers les barreaux de la grille.

« En joue, feu ! En joue, feu ! En joue, feu ! » chanta Lupin sur l’air des lampions.

Saïda rampa vers la grille, montrant ses crocs, en grondant et se ramassant pour bondir.

La même panique saisit ces ultimes agresseurs. Ils prirent la fuite à nouveau.

« Vite, dit Lupin, un retour offensif est possible encore. Défilons-nous ! Patricia, ramasse les clefs des coffres et tous les documents utiles. Cette nuit, on déménagera l’argent et tout sera expédié en province. La banque Angelmann n’est pas sûre, décidément. Maintenant, dépêchons ! L’auto qui t’a amenée avec Saïda est toujours dans la cour, n’est-ce pas ?

— Oui, sous la garde d’Étienne… À moins qu’il n’ait été arrêté…

— Pourquoi ? Personne ne sait qu’il est à mon service et que l’auto m’appartient. Et puis Béchoux était trop occupé de moi et des quarante gangsters pour penser à autre chose en arrivant… Et quand il s’est esbigné avec ses flics, il n’a dû songer qu’à se mettre hors de portée de Saïda. Allons, dépêchons !

— Mais, pourrez-vous marcher jusqu’à la cour ?