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main sur l’épaule de Patricia. Ma fiancée que chacun respectera sous peine de mort !

Le jeune homme pâle qui présidait se mit à rire.

« Conflit sentimental, dit-il, cela ne nous regarde pas. Une question, madame… Toutes les cartes doivent porter, en découpage, ma griffe personnelle en forme d’araignée. La vôtre n’a que la signature de Mac Allermy. D’où vient cette anomalie ?

— Comme on le sait par un article de Allo-Police, répondit Patricia, j’ai eu une longue conversation avec Mac Allermy quelques heures avant son assassinat. En me quittant, il m’a remis une enveloppe que je ne devrais ouvrir que le 5 septembre de cette année. Je l’ai ouverte à la date fixée et j’ai su ainsi que le porteur de cette carte devait assister à une réunion importante que Mac Allermy avait fixée au mardi 20 octobre, à Paris, à l’adresse de cette banque. J’y suis venue. J’ai entendu votre discours qui m’a mise au courant des événements et de mes droits.

— Parfait. Il n’y a donc plus qu’à ouvrir les coffres.

— Les coffres ne seront pas ouverts, scanda le no 11 d’une voix coupante. Ma volonté, sur ce point, est inflexible. »

Une menace gronda autour de lui.

« Nous sommes quarante et vous êtes seul ! observa le président avec dédain.

— Je suis le maître et vous n’êtes que quarante », fut la réponse menaçante.

Sautant sur l’estrade, le no 11 courut vers la porte donnant accès aux coffres. Il s’y dressa, un revolver à chaque poing. Les membres du Conseil de l’Ordre, qui s’étaient avancés jusqu’à lui, reculèrent en désordre et se massèrent à quelque distance.