moutonnaient des flots de lierre, sous lesquels on pouvait discerner les lignes confuses d’une construction aux trois quarts écroulée et dont les pierres avaient roulé au loin par blocs, à présent enchaînés eux aussi par le lierre et feutrés par la mousse.
Un signe pourtant d’existence et d’hostilité pour les visiteurs. De tous côtés se dressaient des poteaux avec des inscriptions peintes en blanc sur le noir du tableau :
« Propriété particulière. »
« Entrée interdite. »
« Chiens dangereux. »
« Pièges à loups. »
Aucune porte visible, aucune entrée apparente. Parmi les ronces, on accédait à une fenêtre par des vestiges de marches moussues. À l’intérieur, rien que des salles désertes, sans plafond, avec, comme parquet, l’herbe, les plantes vivaces et des flaques de boue. Un sentier, si l’on peut dire, serpentait à travers les ruines. Ainsi parvint Horace à une longue baraque goudronnée plantée au milieu d’une salle et qui lui parut le seul lieu habitable.
Il ouvrit la porte et appela :
« Y a-t-il quelqu’un ? »
À l’arrière de la baraque, il y eut un bruit de porte qui se referme en claquant.
Il se dirigea de ce côté, traversa une pièce étroite où il y avait un lit de camp, et pénétra dans une cuisine où sur une table de bois, sur une lampe à alcool, des pommes de terre bouillaient dans l’eau d’une casserole à côté d’une écuelle de lait.
La Belle au bois dormant, surprise par l’intrus, avait pris la fuite, laissant là son repas.