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Horace sauta par la fenêtre et courut vers la vieille chapelle où se trouvait l’entrée du souterrain. Il le parcourut à toute vitesse. Quand il en déboucha, il entendit du côté du promontoire des cris de femme et des coups de sifflet répétés mêlés aux rugissements du fauve.

Un nouveau rugissement, mais plus proche. La bête venait vers la Maison-Rouge. Velmont traversa en courant les prairies voisines du promontoire, s’élança vers les tentes et fut stupéfait de les trouver abattues. Ce n’était plus qu’un amoncellement de toiles, de piquets et de sièges, comme si un cataclysme eût passé par-là.

Cependant, sur le fleuve proche, Horace distingua une barque qui sans bruit glissait en s’éloignant. Trois hommes la montaient qu’il reconnut du premier coup d’œil.

« Eh ! Maffiano ! cria-t-il, qu’as-tu fait de Patricia ? Tu l’as frappée, assassin ! avoue ! Est-elle morte ? Où est-elle ? »

L’homme en barque haussa les épaules.

« Je n’en sais rien ! Cherche-la ! Elle était encore vivante, mais la tigresse nous a assaillis, a jeté bas notre installation, et je crois bien que Patricia a été emportée par elle. Cherche-la, ça te regarde. »

La barque disparut sur le fleuve.