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La Chair merveilleuse



Ils firent quelques pas l’un vers l’autre, les bras tendus. Mais avant de s’étreindre, ils se contemplèrent une fois encore de tout leur regard éperdu d’amour et de désir.

Rien ne pouvait plus retarder l’heure qu’ils différaient depuis si longtemps. Le divorce avait libéré Mathilde de son premier mariage. L’obstacle même de leur volonté n’existait plus. Ils étaient seuls dans la chambre nuptiale, libres de se prendre. Leur chair torturée par la longue attente, aussi bien que leur âme avide d’une union plus intime, exigeait l’acte suprême de l’amour.