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mère. À la mort du docteur, elles ont acheté cette maison, et j’ai été élevé entre ces deux femmes qui ne se connaissaient pas, qui n’avaient rien de commun et qui, naturellement, n’ont pas tardé à se haïr de toutes leurs forces.

Voilà ma vie, mon cher, est-ce assez idiot ? Il y a là deux femmes : l’une ne m’est absolument rien du tout, et je l’appelle ma mère, et l’autre est réellement ma mère, ma créatrice, et je n’ai pas plus d’affection pour elle que pour l’étrangère.. Au fond… au fond… je les déteste toutes les deux… et pourtant l’une est ma mère… mais laquelle ?