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dit à sa maitresse. Louise allongea le bras. Et les deux mains, lentement, avec précaution, se rapprochèrent sous le nez du mari.

Mais, tout à coup, sur ces deux mains, une troisième s’abattit, dure comme le fer, les broya et saisit le billet.

Tous les trois ils restèrent un moment immobiles, en leurs poses peu naturelles, les deux amants terrifiés, lui impassible.

Puis, M. Moresnil éclata de rire et, roulant le papier entre ses doigts, le jeta dans le feu.

Louise et Raoul l’observaient, interdits. Ce dénouement imprévu les effrayait. Blêmes tous deux, ils tremblaient dans l’incertitude des paroles et des actes qui allaient survenir.

Adossé contre la cheminée, sans colère ni amertume, d’un ton goguenard plutôt, le mari s’écria :