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Comme il devenait très malheureux, il feignit l’amour pour apitoyer la jeune femme. Alors, elle s’offrit à lui, et il dut la prendre. Il eut son corps, sa gorge charmante, ses hanches harmonieuses, ses bras caressants. Mais il n’eut pas sa bouche.

Il sanglotait à ses pieds. Il la suppliait avec des mots et des gestes de martyr. Plus il disait sa convoitise, et plus elle s’enfermait dans un refus inexorable.

Et il s’épouvantait de la voir chaque jour plus pâle, plus maladive. S’en irait-elle sans lui avoir livré le secret de sa bouche ?

C’était la fin. Il veillait auprès du lit. Par la fenêtre ouverte entrait la joie du soleil et la fraicheur de la mer.