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tueuse d’un sanctuaire inconnu, c’est boire à la double source de la vie qui entre avec toute la pureté de l’air, et de la vie qui sort avec le souffle tiède de l’âme.

Il parlait ardemment, les yeux toujours fixés sur la bouche de la jeune femme comme sur une idole à qui l’on chante un hymne d’adoration. Il dit d’un ton plus calme :

— Voilà ce que je cherche, voilà ce que je demande aux femmes… pas autre chose, et elles le sentent bien, et aucune qui ne finisse par m’accueillir. Pourquoi me repousseraient-elles ? Les plus vertueuses cèdent à la longue, parce qu’elles ne s’engagent pas au delà. C’est une caresse passagère, qui n’aura pas de suites, une minute de trouble, une petite faveur accordée aux instincts équivoques.