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battante, quelque chose vint s’abattre à ses pieds. C’était lui. À plat ventre dans une flaque d’eau, il lui avait empoigné les chevilles et, gloutonnement, il baisait ses bottines boueuses et le bas crotté de sa jupe. Palpitante d’effroi et de bonheur, elle ferma les yeux béatement, tandis qu’il lui ravageait les pieds à coups furieux, et elle gémit :

— Ah ! Ludovic, ayez pitié de moi.

Des pas s’approchaient. L’enfant s’enfuit.

Cet acte de passion sauvage bouleversa Mme Doucereux. Elle vécut dans l’espoir d’actes semblables, d’entreprises plus graves encore qu’elle n’aurait pu préciser, mais dont elle appelait la volupté enivrante. Elle multipliait les occasions de rencontre, fréquentait le chemin creux et s’attardait dehors, au crépuscule. Qu’allait-il tenter, mon Dieu ?