Page:Leblanc - Les Lèvres jointes, paru dans Le Journal et La Lanterne, 1897-1901.djvu/122

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ludovic la dévorait des yeux. Elle en conçut un vif plaisir et un certain embarras, minauda, rougit et, prise de pudeur, couvrit sa gorge d’une serviette. Peu à peu, toute parole expira sur ses lèvres. Elle cessa de manger et de boire et resta immobile et frissonnante sous le regard avide de l’enfant. Le soir, Mme Colleret dit à son neveu :

— Ludovic, tu vas reconduire Mme Doucereux.

La veuve demeurait assez loin, au bord de la rivière. Ils cheminèrent en silence, sous la lune. Elle essaya de l’interroger, mais il répondit par un grognement rauque et se heurta contre un poteau.