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enveloppes surtout le préoccupaient. Il passait ses après-midi à en acheter de formats différents et de qualités spéciales.

Il ne s’en tint pas là. Il eut la minutie de composer scrupuleusement le texte des missives renfermées. Sa correspondance fut dès lors d’une complexité prodigieuse. Il s’écrivait des suppliques, des mots de remerciement, des faire-part, des condoléances, des billets d’amour ou des billets de vieux camarade, ou de riche cousin, ou de fonctionnaire important.

Et il ne manquait pas d’ouvrir et de lire toutes ces lettres. Son importance grandissait avec leur augmentation progressive. Aussi ne pensait-il même plus au concierge ni à ses voisins. Il se suffisait. Sa vie se trouvait si remplie, une vie d’araignée au milieu de sa toile, à l’affût parmi les centaines de fils qui rayonnent autour d’elle.

Il ne marchait plus : il courait. Il courait à travers Paris, roulait sur tous les omnibus et fréquentait les bureaux de