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Il ne serait jamais heureux, car il n’avait su discerner qu’il était heureux, et il ne le discernerait jamais. Sa peine actuelle s’effacerait. Une joie lui viendrait. Celle-là, il l’ignorerait encore. Et ce seraient d’autres peines, toutes visibles, toutes tangibles.

Alors, à quoi bon espérer ? Espérer des tortures, des trahisons, des coups, des plaies ? Autant mourir !

Plusieurs jours encore il traîna son dégoût. D’un geste, il écartait le moine, le moine compatissant qui enseignait la vive espérance. Puis, un soir, il se pencha sur l’abîme et s’y jeta…

MAURICE LEBLANC
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