Page:Leblanc - Les Heures de mystère, paru dans Gil Blas, 1892-1896.djvu/160

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

» Quelle chose abominable qu’un respect qui s’écroule ! En moi, mon père, avec mes premières réminiscences d’enfant, qu’il me faisait souvent redire, avec le récit détaillé de son union heureuse, avec les louanges qu’il accumulait à chaque instant sur la douceur et la grâce de ma mère, avait échafaudé un culte pieux pour la chère morte. Et ce culte s’effondre !

» Pourtant cette blessure me tourmente à peine. Il en est une autre, mille fois plus formidable, dont la douleur m’anéantit. M. Gélis n’est pas mon père !

» Parmi les cinq hommes auxquels ma mère appartint, il en est quatre qui sont nommés : les quatre premiers. Mais le cinquième n’est désigné que par une initiale, initiale changeante d’ailleurs, quoique se rapportant toujours, incontestablement, au même personnage. Et cet inconnu, le seul inconnu, est mon vrai père.