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son corsage et découvrit sa poitrine. Ce fut un éblouissement. Triomphante et superbe, la chair s’épanouissait en contours somptueux.

Et de tout mon être, et de tout mon désir, et sans que jamais depuis j’aie retrouvé pareille extase, aussi saine et aussi pure, je possédai la grand’mère de mon ami Daniel Arlange.

Le lendemain, je reçus cette lettre :

« Dès le premier jour, cher petit, je vous ai aimé. Je ne vous le disais pas. Je ne voulais pas vous le dire, car, de vous à moi, tout amour est odieux. Mais votre doute, hier, m’a bouleversée. « Je crois que je ne vous désire plus », disiez-vous. C’était l’affront suprême, moi vers qui, toute ma vie, se sont rués les désirs de tous les hommes. C’était mon corps méprisé, ce corps que le temps épargna jusqu’ici ; c’était ma chute définitive dans l’abominable vieillesse. Et un