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— De fausses clefs, oui.

— Mais les agents de police qui surveillent la maison, de dehors ?

— Ils la surveillent encore, comme ces gens-là surveillent, en marchant d’un point à un autre, et sans songer que l’on peut s’introduire dans un jardin tandis qu’ils ont le dos tourné. C’est ce qui a eu lieu, à l’arrivée comme au départ.

Ils la surveillent encore

Le brigadier Mazeroux semblait abasourdi. L’audace des criminels, leur habileté, la précision de leurs actes, le confondaient.

— Ils sont bougrement forts, dit-il.

— Bougrement, Mazeroux, tu l’as dit, et je prévois que la bataille sera terrible. Crebleu ! quelle vigueur dans l’attaque !

La sonnerie du téléphone s’agitait. Don Luis laissa Mazeroux poursuivre sa communication, et, prenant le trousseau de clefs, il fit aisément fonctionner la serrure et le verrou de la porte, et passa dans le jardin avec l’espoir d’y trouver quelque vestige qui faciliterait ses recherches.

Comme la veille, il aperçut, à travers les rameaux de lierre, deux agents de police qui déambulaient d’un bec de gaz à un autre. Ils ne le virent point. D’ailleurs ce qui pouvait se passer dans l’hôtel leur paraissait totalement indifférent.

« C’est là ma grande faute, se dit Perenna. On ne confie pas une mission à des gens qui ne se doutent pas de son importance. »