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sistants qui se mirent à sonner et à ouvrir les portes en appelant au secours.

— Le docteur !… ordonnait M. Desmalions, qu’on amène un docteur… le premier venu, et un prêtre… On ne peut pourtant pas laisser cet homme…

Don Luis leva le bras pour réclamer du silence.

— Il n’y a plus rien à faire, dit-il… Tâchons plutôt de profiter de ces dernières minutes… Voulez-vous me permettre, monsieur le préfet ?…

Il s’inclina sur le moribond, renversa la tête branlante contre le dossier du fauteuil, et, d’une voix très douce, chuchota :

— Vérot, c’est le préfet qui vous parle. Nous voudrions avoir quelques renseignements sur ce qui doit se passer cette nuit. Vous m’entendez bien, Vérot ? Si vous m’entendez, fermez les paupières.

Les paupières s’abaissèrent. Mais n’était-ce pas le hasard ? Don Luis continua :

— Vous avez retrouvé les héritiers des sœurs Roussel, cela nous le savons, et ce sont deux de ces héritiers qui sont menacés de mort… Le double crime doit être commis cette nuit. Mais le nom de ces héritiers, qui sans doute ne s’appellent plus Roussel, nous est inconnu. Il faut nous le dire. Écoutez-moi bien : vous avez inscrit sur un bloc-notes trois lettres qui paraissent former la syllabe FAU… Est-ce que je me trompe ? Est-ce le commencement d’un nom ? Quelle est la lettre qui suit ces trois lettres ?… Est-ce un B ? un C ?