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Don Luis sourit :

— À la bonne heure, ça se dessine.

— Vous trouvez, patron ?

— Mais oui, mais oui… Et qui t’a remis cette lettre ?

— Ah ! là, nous avons de la veine, patron, pour une fois ! L’agent de la Préfecture à qui elle a été remise habite justement aux Ternes, dans une maison voisine de celle qu’habite le porteur de la lettre. Il connaît très bien ce type-là. C’est de la chance, avouez-le.

Don Luis bondit. Il rayonnait de joie.

— Qu’est-ce que tu chantes ? Dégoise ! Tu as des renseignements ?

— L’individu est un valet de chambre, employé dans une clinique de l’avenue des Ternes.

— Allons-y. Pas une minute à perdre.

— À la bonne heure, patron. On vous retrouve.

À faire des bulles de savon…

— Eh ! parbleu. Tant qu’il n’y avait rien à faire, j’attendais ce soir, et je me reposais, car je prévois que la lutte sera terrible. Mais, puisque l’ennemi commet enfin une gaffe, puisqu’il y a une piste, ah ! alors, plus besoin d’attendre. Je prends les devants. Sus au tigre, Mazeroux !

Il était une heure de l’après-midi quand don Luis et Mazeroux arrivèrent à la clinique des Ternes. Un valet de chambre les reçut. Mazeroux poussa don Luis du coude. C’était, sans nul doute, le porteur de la lettre. Sur les questions du brigadier, cet homme ne fit, en effet, aucune difficulté pour reconnaître qu’il avait été le matin à la préfecture.

— Sur l’ordre de qui ? demanda Mazeroux.

— Sur l’ordre de Mme la supérieure.

— La supérieure ?

— Oui, la clinique comprend aussi une maison de santé, laquelle est dirigée par des religieuses.

— Est-il possible de parler à la supérieure ?