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tifiés, dit le préfet de police. Cosmo Mornington n’a pas été assassiné.

— C’est ce qui vous trompe, monsieur le préfet, déclara Don Luis.

M. Desmalions sursauta.

— Quoi ! Qu’est-ce que vous dites ? Cosmo Mornington…

— Je dis que Cosmo Mornington n’est pas mort, comme on le croit, d’une piqûre mal faite, mais il est mort, comme il le redoutait, de mort violente.

— Mais, monsieur, votre assertion ne repose sur rien.

— Sur la réalité, monsieur le préfet.

— Étiez-vous là ? Savez-vous quelque chose ?

— Je n’étais pas là le mois dernier. J’avoue même que, quand je suis arrivé à Paris, n’ayant pas lu les journaux de façon régulière, j’ignorais la mort de Cosmo. C’est vous, monsieur le préfet, qui me l’avez apprise tout à l’heure.

— En ce cas, monsieur, vous n’en pouvez connaître que ce que j’en connais, et vous devez vous en remettre aux constatations du médecin.

— Je le regrette, mais, pour ma part, ces constatations sont insuffisantes.

— Mais enfin, monsieur, de quel droit cette accusation ? Avez-vous une preuve ?

— Oui.

— Laquelle ?

— Vos propres paroles, monsieur le préfet.

— Mes paroles ?

— Celles-ci, monsieur le préfet. Vous avez dit, d’abord, que Cosmo Mornington s’occupait de médecine et qu’il pratiquait avec beaucoup de compétence, et, ensuite, qu’il s’était fait une piqûre qui, mal donnée, avait provoqué une inflammation mortelle et l’avait emporté en quelques heures.

— Oui.