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battant qui formait le fond de l’armoire et qui dégagea l’entrée d’une pièce située dans la maison voisine.

« Aide-moi à le porter, Gabriel. Et tu le soigneras de ton mieux, hein ? Pour l’instant, il vaut son pesant d’or, l’artiste. »


Un matin, le blessé reprit un peu conscience. Il souleva les paupières et regarda autour de lui.

Il était couché dans une pièce plus grande que celle où il avait été frappé, une pièce garnie de quelques meubles, et munie de rideaux épais qui voilaient les fenêtres du haut en bas.

Cependant il y avait assez de lumière pour qu’il pût voir près de lui, assis sur une chaise et l’observant, le jeune Gabriel Dugrival.

« Ah ! c’est toi, le gosse, murmura-t-il, tous mes compliments, mon petit. Tu as le poignard sûr et délicat. »

Et il se rendormit.


Ce jour-là et les jours qui suivirent, il se réveilla plusieurs fois, et chaque fois, il apercevait la figure pâle de l’adolescent, ses lèvres minces, ses yeux noirs d’une expression si dure.

« Tu me fais peur, disait-il. Si tu as juré de m’exécuter, ne te gêne pas. Mais rigole ! L’idée de la mort m’a toujours semblé la chose du monde la plus cocasse. Tandis qu’avec toi, mon vieux, ça devient macabre. Bonsoir, j’aime mieux faire dodo ! »

Pourtant Gabriel, obéissant aux ordres de Mme Dugrival, lui prodiguait des soins attentifs. Le malade n’avait presque plus de fièvre et com-