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LE SIGNE DE L’OMBRE





« J’ai reçu votre télégramme, me dit, en entrant chez moi, un monsieur à moustaches grises, vêtu d’une redingote marron, et coiffé d’un chapeau à larges bords. Et me voici. Qu’y a-t-il ? »

Si je n’avais pas attendu Arsène Lupin, je ne l’aurais certes pas reconnu sous cet aspect de vieux militaire en retraite.

« Qu’y a-t-il ? répliquai-je, oh ! pas grand-chose, une coïncidence assez bizarre. Et comme il vous plaît de démêler les affaires mystérieuses, au moins autant que de les combiner…

— Et alors ?

— Vous êtes bien pressé !

— Excessivement, si l’affaire en question ne vaut pas la peine que je me dérange. Par conséquent, droit au but.

— Droit au but, allons-y. Et commencez, je vous prie, par jeter un coup d’œil sur ce petit tableau que j’ai découvert, l’autre semaine, dans un magasin poudreux de la rive gauche, et que j’ai acheté pour son cadre Empire, à doubles palmettes… car la peinture est abominable.

— Abominable, en effet, dit Lupin, au bout d’un instant, mais le sujet lui-même ne manque