Page:Leblanc - Les Confidences d’Arsène Lupin.djvu/57

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Oui… oui… mais la façon dont la comtesse a été sauvée ? »

Lupin éclata de rire.

« Mon cher ami…

(Lupin daigne parfois m’appeler de la sorte.)

— Mon cher ami, vous avez peut-être une certaine adresse pour raconter mes exploits, mais, fichtre, il faut mettre les points sur les i. Je vous jure que la comtesse n’a pas eu besoin d’explication.

— Je n’ai aucun amour-propre, lui répondis-je en riant. Mettez les points sur les i. »

Il prit une pièce de cinq francs et referma la main sur elle.

« Qu’y a-t-il dans cette main ?

— Une pièce de cinq francs. »

Il ouvrit la main. La pièce de cinq francs n’y était pas.

« Vous voyez comme c’est facile ! Un ouvrier bijoutier coupe avec des tenailles une bague sur laquelle est gravé un nom, mais il en présente une autre sur laquelle est gravée la date du vingt-trois octobre. C’est un simple tour d’escamotage, et j’ai celui-là dans le fond de mon sac, ainsi que beaucoup d’autres. Bigre ! J’ai travaillé six mois avec Pickmann.

— Mais alors…

— Allez-y donc !

— L’ouvrier bijoutier ?

— C’était Horace Velmont ! C’était ce brave Lupin ! En quittant la comtesse à trois heures du matin, j’ai profité des quelques minutes qui me restaient avant l’arrivée du mari pour inspecter son cabinet de travail. Sur la table, j’ai trouvé la lettre que l’ouvrier bijoutier avait