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à qui elle s’était adressée. Cet homme se souvient parfaitement, et il est prêt à en témoigner, que sa cliente ne lui a pas fait inscrire une date, mais un nom. Ce nom, il ne se le rappelle pas, mais peut-être l’ouvrier qui travaillait avec lui, dans son magasin, s’en souviendrait-il. Prévenu par lettre que j’avais besoin de ses services, cet homme a répondu hier qu’il était à ma disposition. Ce matin, dès neuf heures, Bernard allait le chercher. Tous deux attendent dans mon cabinet. »

Il se tourna vers sa femme.

« Voulez-vous, de votre plein gré, me donner cet anneau ? »

Elle articula :

« Vous savez bien, depuis la nuit où vous avez essayé de le prendre à mon insu, qu’il est impossible de l’ôter de mon doigt.

— En ce cas, puis-je donner l’ordre que cet homme monte ? Il a les instruments nécessaires.

— Oui, » dit-elle d’une voix faible comme un souffle.

Elle était résignée. En une sorte de vision elle évoquait l’avenir, le scandale, le divorce prononcé contre elle, l’enfant confié par jugement au père, et elle acceptait cela en pensant qu’elle enlèverait son fils, qu’elle partirait avec lui au bout du monde et qu’ils vivraient tous deux, seuls, heureux…

Sa belle-mère lui dit :

« Vous avez été bien légère, Yvonne. »

Yvonne fut sur le point de se confesser à elle et de lui demander sa protection. À quoi bon ? Comment admettre que la comtesse d’Origny pût la croire innocente ? Elle ne répliqua point.