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Elle se cacha la tête et se mit à pleurer. Mais dans le silence, la pendule sonna une fois, et puis une autre fois, et une fois encore. Et Yvonne se redressa d’un bond.

« Le voilà cria-t-elle. Il va venir… il est trois heures… Allons-nous-en… »

Elle se jeta sur son manteau et courut vers la porte… Il lui barra le passage, et d’un ton impérieux :

« Vous ne partirez pas.

— Mon fils… Je veux le voir, le reprendre…

— Savez-vous seulement où il est ?

— Je veux partir !

— Vous ne partirez pas !… Ce serait de la folie. »

Il la saisit aux poignets. Elle voulut se dégager, et Velmont dut apporter une certaine brusquerie pour vaincre sa résistance. À la fin, il réussit à la ramener vers le divan, puis à l’étendre, et, tout de suite sans prêter attention à ses plaintes, il reprit les bandes de toile et lui attacha les bras et les chevilles.

« Oui, disait-il, ce serait de la folie. Qui vous aurait délivrée ? Qui vous aurait ouvert cette porte ? Un complice ? Quel argument contre vous, et comme votre mari s’en servirait auprès de sa mère ! Et puis, à quoi bon ? Vous enfuir, c’est accepter le divorce… et sait-on jamais le dénouement ?… Il faut rester ici. »

Elle sanglotait.

« J’ai peur… J’ai peur… Cet anneau me brûle… Brisez-le… Emportez-le… Qu’on ne le retrouve pas !…

— Et si l’on ne le retrouve pas à votre doigt, qui l’aurait brisé ? Toujours un complice… Non,