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— Il ne vous en reste pas un seul ?

— Non.

— Pas même une bague ?

— Non, dit-elle en montrant ses mains, rien que cet anneau.

— Qui est votre anneau de mariage ?

— Qui est… mon anneau… »

Elle s’arrêta, interdite. Velmont nota qu’elle rougissait, et il l’entendit balbutier :

« Serait-ce possible ?… Mais non… Mais non. Il ignore… »

Velmont la pressa de questions aussitôt, et Yvonne se taisait, immobile, le visage anxieux. À la fin, elle répondit, à voix basse :

« Ce n’est pas mon anneau de mariage. Un jour, il y a longtemps, je l’ai fait tomber de la cheminée de ma chambre, où je l’avais mis une minute auparavant, et, malgré toutes mes recherches, je n’ai pu le retrouver. Sans rien dire, j’en ai commandé un autre… que voici à ma main.

« Le véritable anneau portait la date de votre mariage ?

— Oui… vingt-trois octobre.

— Et le second ?

— Celui-ci ne porte aucune date. »

Il sentit en elle une légère hésitation et un trouble qu’elle ne cherchait d’ailleurs pas à dissimuler.

« Je vous en supplie, s’écria-t-il, ne me cachez rien… Vous voyez le chemin que nous avons parcouru en quelques minutes, avec un peu de logique et de sang-froid. Continuons, je vous le demande en grâce.