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La tranquillité d’Horace Velmont, sa voix impérieuse aux intonations amicales, apaisaient peu à peu la jeune femme. Toute faible encore, elle éprouvait de nouveau, en face de cet homme, une impression de détente et de sécurité.

« N’ayez aucune peur, reprit-il. La comtesse d’Origny habite à l’extrémité du bois de Vincennes. En admettant que votre mari trouve une auto, il est impossible qu’il soit de retour avant trois heures et quart. Or il est deux heures trente-cinq. Je vous jure qu’à trois heures exactement nous partirons et que je vous conduirai vers votre fils. Mais je ne veux pas partir avant de tout savoir.

« Que dois-je faire ? dit-elle.

— Me répondre, et très nettement. Nous avons vingt minutes. C’est assez. Ce n’est pas trop.

— Interrogez-moi.

— Croyez-vous que le comte ait eu des projets… criminels ?

— Non.

— Il s’agit donc de votre fils ?

— Oui.

— Il vous l’enlève, n’est-ce pas, parce qu’il veut divorcer et épouser une autre femme, une de vos anciennes amies, que vous avez chassée de votre maison ?… Oh ! je vous en conjure, répondez-moi sans détours. Ce sont là des faits de notoriété publique, et votre hésitation, vos scrupules, tout doit cesser actuellement, puisqu’il s’agit de votre fils. Ainsi donc, votre mari veut épouser une autre femme ?

— Oui.

— Cette femme n’a pas d’argent. De son côté, votre mari, qui s’est ruiné, n’a d’autres ressour-