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tein ? » s’écria Lupin, après m’avoir raconté tous les détails de cette nuit tragique. Hein ! quel immonde personnage ! Et comme il faut parfois se méfier des apparences ! Je vous jure que celui-là avait l’air d’un véritable honnête homme !

Je lui demandai :

« Mais… les millions ? les bijoux de la princesse ?

— Ils étaient dans le coffre. Je me rappelle très bien avoir aperçu le paquet.

— Alors ?

— Ils y sont toujours.

— Pas possible…

— Ma foi, oui. Je pourrais vous dire que j’ai eu peur des agents, ou bien alléguer une délicatesse subite. La vérité est plus simple… et plus prosaïque… Ça sentait trop mauvais !…

— Quoi ?

— Oui, mon cher, l’odeur qui se dégageait de ce coffre, de ce cercueil… Non, je n’ai pas pu… la tête m’a tourné… Une seconde de plus, je me trouvais mal. Est-ce assez idiot ? Tenez, voilà tout ce que j’ai rapporté de mon expédition, l’épingle de cravate… La perle vaut au bas mot trente mille francs. Mais, tout de même, je vous l’avoue, je suis fichtrement vexé. Quelle gaffe !

— Encore une question, repris-je. Le mot du coffre-fort ?

— Eh bien ?

— Comment l’avez-vous deviné ?

— Oh ! très facilement. Je m’étonne même de n’y avoir pas songé plus tôt.

— Bref ?

— Il était contenu dans les révélations télégraphiées par ce pauvre Lavernoux.