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— Qui ?

— Silence… Écoutez… »

Ils restèrent immobiles un instant, puis elle dit :

« Ils ne bougent pas… Peut-être ne m’ont-ils pas entendue. Retournons…

— Mais…

— Suivez-moi ! »

L’accent était si impérieux qu’il obéit sans l’interroger davantage. Mais soudain elle s’effara.

« Courons… Ils viennent… J’en suis sûre… »

De fait on percevait un bruit de pas.

Alors, rapidement, lui tenant toujours la main, avec une force irrésistible elle l’entraîna par un raccourci, dont elle suivait les sinuosités sans hésitations, malgré les ténèbres et les ronces. Et, très vite, ils arrivèrent au pont-levis.

Elle passa son bras sous le sien. Le garde les salua. Ils traversèrent la grande cour, pénétrèrent dans le château, et elle le conduisit jusqu’à la tour d’angle où ils demeuraient tous deux.

« Entrez, dit-elle.

— Chez vous ?

— Oui. »

Deux femmes de chambre attendaient. Sur l’ordre de leur maîtresse, elles se retirèrent dans les pièces qu’elles occupaient au troisième étage.

Presque aussitôt on frappait à la porte du vestibule qui commandait l’appartement, et quelqu’un appela.

« Angélique !

— C’est vous, mon père ? dit-elle en dominant son émotion.

— Oui, ton mari est ici ?