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envoyait son domestique Hyacinthe porter trois pneumatiques. À quatre heures, en présence d’Angélique, il recevait les trois cousins : Paul de Mussy, gros, lourd, et d’une pâleur extrême ; Jacques d’Emboise, mince, rouge de figure et timide ; Anatole de Caorches, petit, maigre et maladif ; tous trois de vieux garçons déjà, sans élégance et sans allure.

La réunion fut brève. Le duc avait préparé tout un plan de campagne, de campagne défensive, dont il dévoila, en termes catégoriques, la première partie.

« Angélique et moi, nous quittons Paris cette nuit, et nous nous retirons dans nos terres de Bretagne. Je compte sur vous trois, mes neveux, pour coopérer à ce départ. Toi, d’Emboise, tu viendras nous chercher avec ta limousine. Vous, Mussy, vous amènerez votre automobile, et vous voudrez bien vous occuper des bagages avec mon valet de chambre Hyacinthe. Toi, Caorches, tu seras à la gare d’Orléans, et tu prendras des sleepings pour Vannes au train de dix heures quarante. C’est compris ? »

La fin de la journée s’écoula sans incidents. Après le dîner seulement, afin d’éviter toutes chances d’indiscrétion, le duc prévint Hyacinthe d’avoir à remplir une malle et une valise. Hyacinthe était du voyage, ainsi que la femme de chambre d’Angélique.

À neuf heures, tous les domestiques, sur l’ordre de leur maître, étaient couchés. À dix heures moins dix, le duc, qui terminait ses préparatifs, entendit la trompe d’une automobile. Le concierge ouvrit la porte de la cour d’honneur. De la