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fermée, et, seulement alors, se souvint que sa femme avait peut-être besoin de secours.

« Eh bien, la mère ?

— Où est-il ? est-ce qu’on l’a ? demanda-t-elle aussitôt.

— Oui, on est dessus. Les gars doivent le tenir déjà. »

Cette nouvelle acheva de la remettre, et un petit coup de rhum lui rendit la force de s’étendre sur son lit, avec l’aide de maître Goussot, et de raconter son histoire.

Ce ne fut pas long, d’ailleurs. Elle venait d’allumer le feu dans la grande salle, et elle tricotait paisiblement à la fenêtre de sa chambre en attendant le retour des hommes, quand elle crut apercevoir, dans la lingerie voisine, un grincement léger.

« Sans doute, se dit-elle, que c’est la chatte que j’aurai laissée là. »

Elle s’y rendit en toute sécurité et fut stupéfaite de voir que les deux battants de celle des armoires à linge où l’on cachait l’argent étaient ouverts. Elle s’avança, toujours sans méfiance. Un homme était là, qui se dissimulait, le dos aux rayons.

« Mais par où avait-il passé ? demanda maître Goussot.

— Par où ? Mais par le vestibule, je suppose. On ne ferme jamais la porte.

— Et alors, il a sauté sur toi ?

— Non, c’est moi qui ai sauté. Lui, il voulait s’enfuir.

— Il fallait le laisser.

— Comment ! Et l’argent !

— Il l’avait donc déjà ?