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« Lupin m’a souvent roulé…

— Dites donc, Ganimard ? interrompit M. Dudouis, si vous alliez droit au but ? En deux mots, qu’y a-t-il ?

— Non, chef, objecta l’inspecteur principal, il faut que vous sachiez les différentes phases par où j’ai passé. Excusez-moi, mais je crois cela indispensable. »

Et il répéta :

« Je disais donc, chef, que Lupin m’a souvent roulé, et qu’il m’en a fait voir de toutes les couleurs. Mais dans ce duel où j’ai toujours eu le dessous… jusqu’ici… j’ai du moins gagné l’expérience de son jeu, la connaissance de sa tactique. Or, en ce qui concerne l’affaire des tapisseries, j’ai été presque aussitôt conduit à me poser ces deux questions :

« 1o Lupin ne faisant jamais rien sans savoir où il va, devait envisager le suicide de M. Sparmiento comme une conséquence possible de la disparition des tapisseries. Cependant Lupin, qui a horreur du sang, a tout de même volé les tapisseries.

— L’appât des cinq ou six cent mille francs qu’elles valent, observa M. Dudouis.

— Non, chef, je vous répète, quelle que soit l’occasion, pour rien au monde, même pour des millions et des millions, Lupin ne tuerait, ni même ne voudrait être la cause d’un mort. Voilà un premier point.

« 2o Pourquoi ce vacarme, la veille au soir, pendant la fête d’inauguration ? Évidemment pour effrayer, n’est-ce pas, pour créer autour de l’affaire, et en quelques minutes, une atmosphère d’inquiétude et de terreur, et finalement pour