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« Dix hommes tout de suite, chef. Et venez vous-même, je vous en prie.

— Où êtes-vous ?

— Dans la maison, au rez-de-chaussée. Mais je vous attendrai derrière la grille du jardin.

— J’arrive. En auto, bien entendu ?

— Oui, chef. Faites arrêter l’auto à cent pas. Un léger coup de sifflet, et j’ouvrirai. »

Les choses s’exécutèrent selon les prescriptions de Ganimard. Un peu avant minuit, comme toutes les lumières étaient éteintes aux étages supérieurs, il se glissa dans la rue et alla au-devant de M. Dudouis. Il y eut un rapide conciliabule. Les agents obéirent aux ordres de Ganimard. Puis le chef et l’inspecteur principal revinrent ensemble, traversèrent sans bruit le jardin, et s’enfermèrent avec les plus grandes précautions.

« Eh bien quoi ? dit M. Dudouis. Qu’est-ce que tout cela signifie ? Vraiment, nous avons l’air de conspirateurs. »

Mais Ganimard ne riait pas. Jamais son chef ne l’avait vu dans un tel état d’agitation et ne l’avait entendu parler d’une voix aussi bouleversée.

« Du nouveau, Ganimard ?

— Oui, chef, et cette fois !… Mais c’est à peine si je peux y croire… Pourtant je ne me trompe pas… je tiens toute la vérité… Et elle a beau être invraisemblable, c’est la vraie vérité… Il n’y en a pas d’autre… C’est ça et pas autre chose…

Il essuya les gouttes de sueur qui découlaient de son front, et, M. Dudouis l’interrogeant, il se domina, avala un verre d’eau, et commença :