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jardin, à l’angle de la rue de la Faisanderie et de la rue Dufrénoy. C’était un homme un peu fort, large d’épaules, aux cheveux noirs, au teint basané, et qui s’habillait avec une élégante sobriété. Il avait épousé une jeune Anglaise extrêmement belle, mais de santé précaire et que l’aventure des tapisseries affecta profondément. Dès le premier jour, elle supplia son mari de les vendre à n’importe quel prix. Le colonel était d’une nature trop énergique et trop obstinée pour céder à ce qu’il avait le droit d’appeler un caprice de femme. Il ne vendit rien, mais il multiplia les précautions et s’entoura de tous les moyens propres à rendre impossible tout cambriolage.

Tout d’abord, pour n’avoir à surveiller que la façade donnant sur le jardin, il fit murer toutes les fenêtres du rez-de-chaussée et du premier étage qui ouvraient sur la rue Dufrénoy. Ensuite il demanda le concours d’une maison spéciale qui assurait la sécurité absolue des propriétés. On plaça chez lui, à chaque fenêtre de la galerie où furent pendues les tapisseries, des appareils à déclenchement invisibles, dont il connaissait seul la position et qui, au moindre contact, allumaient toutes les ampoules électriques de l’hôtel et faisaient fonctionner tout un système de timbres et de sonneries.

En outre, les compagnies d’assurances auxquelles il s’adressa, ne consentirent à s’engager de façon sérieuse, que s’il installait la nuit, au rez-de-chaussée de son hôtel, trois hommes fournis par elles et payés par lui. À cet effet, elles choisirent trois anciens inspecteurs, sûrs, éprou-