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« Vous avez vu… Vous avez vu… Écoutez… Il s’enfuit…

— Laissez-le s’enfuir… c’est ce qu’il y a de mieux. »

Lupin fit jouer de nouveau le ressort de sa lanterne électrique, courut dans le cabinet de toilette, constata que l’homme avait disparu et, revenant tranquillement vers la table, alluma la lampe.

Jeanne était couchée sur son lit, blême, évanouie.

Le docteur, accroupi dans un fauteuil, émettait des sons inarticulés.

« Voyons, dit Lupin en riant, reprenez-vous. Il n’y a pas à se frapper, puisque c’est fini.

— Son père… son père… gémissait le vieux médecin.

— Je vous en prie, docteur, Mlle Darcieux est malade. Soignez-la. »

Sans plus s’expliquer, Lupin regagna le cabinet de toilette et passa sur la corniche. Une échelle s’y trouvait appuyée. Il descendit rapidement. En longeant le mur, vingt pas plus loin, il se heurta aux barreaux d’une échelle de corde à laquelle il grimpa, et qui le conduisit dans la chambre de M. Darcieux. Cette chambre était vide.

« Parfait, se dit-il. Le client a jugé la situation mauvaise, et il a décampé. Bon voyage… Et, sans doute, la porte est-elle barricadée ? Justement… C’est ainsi que notre malade, roulant ce brave docteur, se relevait la nuit en toute sécurité, fixait au balcon son échelle de corde, et préparait ses petits coups. Pas si bête, le Darcieux ! »