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« Qu’il y avait… une sorte d’amertume… Mais cela provient sans doute du médicament que j’y ai mêlé.

— Quel médicament ?

— Des gouttes que je prends à chaque dîner selon votre ordonnance, n’est-ce pas, docteur ?

— Oui, déclara le docteur Guéroult, mais ce médicament n’a aucun goût… Vous le savez bien, Jeanne, puisque vous en usez depuis quinze jours, et que c’est la première fois…

— En effet… murmura la jeune fille, et celui-là a un goût… Ah ! tenez, j’en ai encore la bouche qui me brûle. »

À son tour le docteur Guéroult avala une gorgée de la tasse :

« Ah ! pouah ! s’écria-t-il, en recrachant, l’erreur n’est pas possible ! »

De son côté, Lupin examinait le flacon qui contenait le médicament, et il demanda :

« Dans la journée, où range-t-on ce flacon ? »

Mais Jeanne ne put répondre. Elle avait porté la main à sa poitrine, et, le visage blême, les yeux convulsés, elle paraissait souffrir infiniment.

« Ça me fait mal… ça me fait mal, » bégaya-t-elle.

Les deux hommes la portèrent vivement dans sa chambre et l’étendirent sur le lit.

« Il faudrait un vomitif, dit Lupin.

— Ouvrez l’armoire, ordonna le docteur… Il y a une trousse de pharmacie… Vous l’avez ?… Sortez un des petits tubes… Oui, celui-là… Et de l’eau chaude maintenant… Vous en trouverez sur le plateau de la théière. »